
Créer avec le coeur, sans s'y brûler
Ma passion me nourrit, mais parfois, elle m'épuise
Le 07/07/2025
Je vis aujourd'hui de ce que j'aime. Créer des bijoux, imaginer chaque pièce, leur donner forme, leur donner du sens. C'est ce qui me fait vibrer depuis le début de Jelac.
Et pourtant, il m'arrive parfois de me sentir épuisé.
Pas parce que je fais trop de choses que je déteste. Mais justement : parce que je fais ce que j'aime.
C'est quelque chose dont on parle peu, je trouve. On dit souvent : « Trouve un métier passion, et tu ne travailleras jamais de ta vie ».
Mais je trouve ça complètement faux. Travailler dans sa passion, c'est aussi… du travail. C'est exigeant, ça prend de l'énergie, ça mobilise des émotions, parfois beaucoup trop.
Il m'a fallu du temps pour le comprendre, et surtout pour l'accepter. Parce qu'au fond de moi, j'avais cette idée (fausse) que si je me sens fatiguée, c'est que je suis peut-être en train de me tromper.
Mais non. Je suis juste humaine.
Je connais mes limites
Avant Jelac, je travaillais dans la finance à Paris puis à Lyon, en Gestion de Patrimoine.
C'était une autre vie. Une vie qui m'a conduit tout droit à l'épuisement. J'ai connu le burn-out, le vrai. Celui qui arrête tout net. Depuis, je connais mes signaux d'alerte. Je sais ce qui me vide, je sais ce qui me recentre.
Aujourd'hui, je ne suis pas en burn-out, loin de là. Mais je sais que même en faisant un métier qui me remplit, je peux me sentir vidée. Parce que je donne beaucoup. Parce que je fais tout, ou presque, seule. Parce que chaque détail compte. Et que tout cela finit par peser si je ne m'arrête jamais.
La passion, c'est beau. Mais ce n’est pas inépuisable.
Je pense qu'on idéalise beaucoup trop le « métier passion ».
Oui, c'est un privilège. Oui, ça rend les matins plus doux, les journées plus motivantes, les doutes plus porteurs de sens.
Mais non, ce n'est pas une garantie contre la fatigue.
Créer avec le cœur, c'est donner une part de soi. Et donner, ça épuise parfois, même si on aime ça profondément.
S'écouter pour mieux durer
C'est pour ça qu'aujourd'hui, je culpabilise beaucoup moins de partir marcher au bord du lac. Ou en montagne. Ou juste de fermer l'ordinateur à 15h un jour de semaine (je précise que je culpabilise moins, pas que je ne culpabilise plus du tout).
Parce que je sais que si je ne prends pas ce temps-là, personne ne le prendra à ma place. Et que ma créativité, elle a besoin de silence, de respiration, d'air libre.
Déléguer, faire des pauses, ralentir… C'est ce qui me permet de continuer.
De rester présente, entière, inspirée. Et surtout de ne pas retomber dans un fonctionnement qui m'a déjà brisé une fois.
Créer du beau, sans s'abîmer
Je crois qu'on peut aimer très fort ce qu'on fait et quand même s'en éloigner parfois.
Parce que le but, ce n'est pas de courir sans arrêt, même pour quelque chose qu'on aime.
Je n'ai jamais été autant requinqué qu'en partant quasiment 1 mois en février.
Parce que le but, c'est de durer. De construire. Et de ne pas s'oublier.
Voilà ce que j'avais envie de partager aujourd'hui.
Si toi aussi tu es passionné(e), mais parfois fatigué(e), ressource-toi ailleurs, si besoin.
Reviens plus fort(e). Et continuez à créer ce qui te fait vibrer.
ps : j'ai toujours des phrases écrites qui m'inspirent sur mon bureau.. et j'ai une petite astuce que j'affectionne particulièrement qui est : "si ce qui vous fait plaisir hier ressemble à une corvée aujourd'hui, appuyez sur pause"
Merci de m'avoir lu !
À bientôt !